Gel des APL en 2026 : suppression pour certains étudiants étrangers dans le projet de budget

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit des mesures structurelles destinées à réduire les dépenses publiques en France. Parmi elles, le gel des aides personnalisées au logement (APL) et la suppression de ces aides pour une certaine catégorie d’étudiants étrangers non boursiers suscitent de vives inquiétudes.

Quelles sont les implications de ces changements ? Qui sera concerné ? Et quelles conséquences pour les étudiants et pour le budget de l’État ? Voici une synthèse actualisée basée sur les informations disponibles.

Le gel des APL : de quoi s’agit-il ?

  • Le gouvernement propose de maintenir les APL au même niveau qu’en 2025, sans revalorisation pour suivre l’inflation, dans le cadre de ce qu’il appelle « l’année blanche » des prestations sociales.
  • L’inflation était estimée à 1,2 % en septembre 2025, ce qui tempère légèrement l’impact du gel pour certains bénéficiaires, mais le maintien des aides sans ajustement reste jugé comme une perte de pouvoir d’achat.
  • Pour l’État, ce gel représente une économie estimée à 108 millions d’euros, dont 54 millions résultent spécifiquement de l’absence de revalorisation.

Suppression des APL pour les étudiants étrangers non-boursiers : les bénéficiaires concernés

  • La mesure vise les étudiants étrangers extracommunautaires (c’est‑à‑dire hors Union européenne, hors Espace économique européen ou hors États associés comme la Suisse), non titulaires d’une bourse.
  • Seuls les étudiants étrangers extracommunautaires boursiers (environ 2 à 3 % des quelque 315 000 étudiants concernés) pourraient encore bénéficier des APL.
  • Le texte parle de mieux « cibler » les aides, en limitant leur attribution pour ceux dont la situation financière personnelle ou familiale est jugée suffisante pour se passer de l’aide.

Economies attendues et effets pour l’État

  • Outre les 108 millions d’euros économisés grâce au gel des APL, la suppression pour les étudiants étrangers non boursiers pourrait générer environ 400 millions d’euros d’économies selon des estimations de la Fondation pour le logement des défavorisés.
  • Le budget alloué à l’aide à l’accès au logement (dont les APL font partie) est prévu à 16,1 milliards d’euros pour 2026, ce qui représente une baisse de 600 millions par rapport à 2025.

Impacts attendus : étudiants étrangers, précarité et université

  • Beaucoup d’étudiants étrangers en France vivent déjà dans des situations de précarité extrême, avec des frais d’inscription plus élevés que ceux des étudiants français ou communautaires, et sans accès aux bourses nationales dans certains cas.
  • La suppression des APL pour les étudiants non boursiers pourrait entraîner un manque à gagner mensuel estimé entre 100 et 150 euros pour chacun de ces étudiants.
  • Selon les associations étudiantes, cette mesure pourrait provoquer des « milliers de situations dramatiques », notamment pour ceux qui comptaient sur ces aides pour payer leur loyer ou poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.

Contexte et débats

  • Le projet de budget 2026 s’inscrit dans une stratégie plus large de maîtrise des dépenses publiques, dans un contexte d’inflation modérée et d’urgence économique.
  • Plusieurs acteurs, syndicats étudiants et associations de logement, dénoncent une mesure qui creuserait les inégalités, en particulier entre étudiants étrangers et étudiants nationaux ou communautaires.
  • Le texte doit encore être examiné par le Parlement : il pourrait subir des modifications ou des ajustements.

Conclusion

Le projet de budget 2026 prévoit un gel des APL accompagné de leur suppression pour une catégorie d’étudiants étrangers non boursiers. Ces mesures visent à générer des économies substantielles, mais risquent aussi de peser lourdement sur les étudiants concernés, déjà fragilisés.

Le débat autour de ces propositions met en lumière les tensions entre volontés de rigueur budgétaire et enjeux de solidarité et d’égalité devant l’enseignement supérieur. L’adoption finale de ces mesures dépendra des discussions parlementaires, où pourraient se dessiner des compromis atténuant certains effets.