Du 27 au 28 octobre 2025, dix individus — parmi lesquels élus, galeristes, enseignants, médiums — comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Paris pour des actes de cyberharcèlement à l’encontre de Brigitte Macron. Ce procès s’inscrit dans un cadre plus large : une plainte pour diffamation aux États-Unis visant une infox persistante sur l’identité de l’épouse du président.
Au cœur de l’affaire se trouve la question de la liberté d’expression, de l’identité personnelle et de la responsabilité des internautes.
Origines de l’affaire et fondement de la plainte
La plainte initiale et l’enquête
Brigitte Macron a déposé plainte le 27 août 2024 pour cyberharcèlement sexiste et transphobe. L’enquête, confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a donné lieu à plusieurs vagues d’interpellations en décembre 2024 et février 2025. Le parquet de Paris reproche aux prévenus d’avoir diffusé des propos malveillants sur le “genre” et la “sexualité” de Brigitte Macron, ainsi que d’avoir lié la différence d’âge entre les époux Macron à de la “pédophilie”.
Les profils des dix accusés
Parmi les accusés figurent huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 60 ans, de divers horizons professionnels (enseignant, élu local, galeriste, informaticien, médium). Parmi eux se trouve Aurélien Poirson-Atlan (alias “Zoé Sagan”), qui a diffusé des contenus controversés en ligne, et Delphine J. (alias “Amandine Roy”), réputée pour relayer la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait née homme. Delphine J. avait déjà été condamnée en première instance pour diffamation, mais relaxée en appel, décision contre laquelle Brigitte Macron a fait un pourvoi en cassation.
L’information « Brigitte née homme » : une rumeur virale
Propagation et relais internationaux
Cette rumeur infondée a été propagée dès 2021, amplifiée dans les sphères complotistes, et reprise à l’international notamment par l’influenceuse américaine Candace Owens à travers sa série Becoming Brigitte. Le couple présidentiel a intenté une action en diffamation aux États-Unis contre elle, l’accusant d’avoir diffusé des mensonges graves de façon délibérée.
Conséquences et stratégies de défense
Les défenseurs de Brigitte Macron ont annoncé l’intention de présenter des preuves scientifiques — photographies, témoignages, documents — pour démontrer sa condition de femme cisgenre. Cette stratégie vise à établir de façon objective l’irréfutabilité de la vérité face aux allégations.
Les enjeux juridiques et symboliques
Le choix du chef d’accusation : cyberharcèlement sexiste
Le tribunal correctionnel de Paris retient la qualification de cyberharcèlement sexiste en raison de la nature répétée et ciblée des propos. Contrairement à une plainte classique pour diffamation, cette qualification reconnaît la dimension de harcèlement, d’insulte et de stigmatisation identitaire.
Peines encourues et effet dissuasif
Les prévenus encourent jusqu’à deux ans de prison et des amendes substantielles. Ce procès pourrait servir de repère quant à la responsabilité en ligne et signaler que l’identité de personnalités publiques ne peut être l’objet de calomnies massives sans réponse judiciaire.
Le message aux réseaux et à la société
Au-delà du cas Macron-Macron, ce procès marque une étape dans la lutte contre les discours de haine numériques. Il interroge le rôle des plateformes, la modération, la responsabilité des utilisateurs et la capacité de la justice à réguler les abus identitaires.
Ce procès met en lumière la tension entre liberté d’expression et protection de la dignité individuelle. Dix personnes seront amenées à répondre devant la justice pour des actes qui mêlent harcèlement, rumeur et diffamation.
Quelle que soit l’issue, ce jugement pourrait affirmer une ligne de protection face aux attaques identitaires en ligne, alors que la question de la vérité publique et de la responsabilité numérique prend de plus en plus d’importance.
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