Retrouvailles chargées d’émotion : la victime d’une tentative de viol dans le RER C remercie sa « sauveteuse »

Deux semaines après une agression dans une rame du RER C, Jhordana, victime de la tentative de viol, et Marguerite, la passagère intervenante, se sont retrouvées pour un moment chargé d’émotion.

Ce face-à-face, filmé et relaté par les médias, illustre la puissance de l’intervention citoyenne et les blessures qu’un tel événement laisse derrière lui.

L’agression et l’intervention décisive

Ce qui s’est passé

Le 16 octobre, dans une rame du RER C, entre les gares de Choisy-le-Roi et Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), un homme a agressé Jhordana, une jeune femme brésilienne de 26 ans, par des violences physiques et une tentative d’agression sexuelle. Sa victime a rapporté avoir été frappée, étranglée, mordue et touchée de manière non consentie.

Marguerite, directrice d’établissement scolaire, était présente dans la rame. Elle a entendu des cris, observé la scène, puis poussé un cri pour déstabiliser l’agresseur. Ce geste a permis à Jhordana de s’extirper. Marguerite a filmé l’homme, enregistrant son visage et partagé la vidéo sur les réseaux sociaux.

Conséquences pour la victime

Le traumatisme physique et psychologique est réel : Jhordana a été reconnue 5 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Son visage présentait hématomes, blessures aux lèvres et traces de violences.

Elle a exprimé sa gratitude lors des retrouvailles : « Je me sens très heureuse, parce qu’elle m’a sauvé la vie », confie-t-elle en offrant des fleurs et des chocolats à Marguerite.

Le face-à-face : symbolique et émotions

Une étreinte pour marquer la gratitude

Le 29 octobre, dans un moment intense, Jhordana et Marguerite se sont retrouvées. L’étreinte échangée était un geste silencieux mais lourd de sens : un remerciement, une reconnaissance, une réassurance mutuelle.

Pour Jhordana, qui ne parle pas français, ce geste était la manière la plus forte d’exprimer sa gratitude. Pour Marguerite, revoir celle qu’elle avait aidée permet de constater qu’elle ne se trouve plus dans l’ombre du choc initial, mais qu’elle va mieux.

Témoignages et ressentis

Marguerite se souvient du visage ensanglanté, du choc, et de la peur que la scène ne dégénère. Voir Jhordana souriante est un soulagement, une forme de justice morale après l’horreur vécue.
« Je suis contente qu’elle aille mieux, elle est ravissante », a-t-elle déclaré, précisant qu’elles avaient échangé des messages depuis l’agression.

L’enquête et la mise en examen du suspect

Identification et mise en détention

Le suspect, un homme de 26 ans d’origine égyptienne, a été identifié grâce à la vidéo partagée par Marguerite et aux éléments d’enquête (témoignages, vidéosurveillance). Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour tentative de viol. 

Il reconnaît certains éléments, déclarant s’identifier sur les images, mais nie toute tentative de viol. Sa défense se présente comme une version atténuée de l’incident.

Enjeux judiciaires

Le suspect reste présumé innocent jusqu’au jugement. Le dossier devra établir la matérialité de l’agression, la preuve de l’acte sexuel imposé, et les responsabilités à travers les images, témoignages et expertises.

Réactions et portée de l’affaire

Actes de reconnaissance citoyenne

L’intervention de Marguerite a été saluée largement. En signe de reconnaissance publique, la Région Île-de-France envisage de lui décerner la médaille de l’Île-de-France. 

Un message pour la société

Cette affaire met en lumière plusieurs enjeux publics :

  • le rôle de l’action citoyenne pour interrompre des violences,
  • l’importance de la vidéo comme preuve et instrument d’alerte,
  • la vulnérabilité dans les transports publics et la nécessité de dispositifs de sécurité renforcés,
  • le traumatisme souvent invisible mais profond porté par les victimes.

Ces retrouvailles entre une victime et sa « sauveteuse » dépassent le rôle d’un simple moment médiatique.

Elles incarnent la puissance d’un acte individuel face à l’horreur, tout en posant une question collective : comment renforcer la protection des usagers, encourager la solidarité et garantir que justice soit faite dans les cas les plus graves ?

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