Une vaste enquête a été lancée en France après la détection de poupées à caractère sexuel, représentant des enfants, commercialisées sur plusieurs plateformes de e-commerce.
Au-delà de la mise en cause des distributeurs, une question cruciale se pose alors : quels sont les risques encourus par les acheteurs de ces objets immondes ?
Des objets à l’apparence d’enfant vendus en ligne
Les autorités françaises ont découvert des annonces sur des sites comme Shein et AliExpress proposant des poupées sexuelles à l’apparence d’enfants, avec descriptions explicites invitant à des actes sexuels.
Cependant, ces objets ont été repérés après un signalement de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), qui a saisi le parquet de Paris.
Le parquet a ouvert plusieurs enquêtes confiées à l’Office de protection des mineurs (Ofmin), incluant les plateformes Shein, AliExpress, Temu et Wish.
Le cadre légal : que prévoit la loi ?
L’article 227-23 du Code pénal interdit la « représentation d’un mineur à caractère pornographique ».
La détention, la diffusion ou la diffusion d’un tel objet constitue un délit puni jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Les avocats spécialisés soulignent que la loi ne cite pas explicitement les « poupées sexuelles », mais les définitions de « représentation » ou « image » incluent « tout support », ce qui ouvre la voie à des poursuites pour les acheteurs.
Quel risque pour l’acheteur de poupées sexuelles ?
Une appréciation « au cas par cas »
Les juges analysent chaque objet selon son apparence, sa description et le contexte.
Si l’objet était décrit comme « jouet de masturbation, corps érotique, vrai vagin et anus, traits enfantins », comme ainsi c’est le cas sur certaines annonces, le caractère pédopornographique ne fait guère de doute.
Vers des poursuites pénales
Un acheteur identifié pourrait être poursuivi pour détention d’un objet à caractère pornographique mettant en scène un mineur. Cela peut conduire à des sanctions lourdes : amende, emprisonnement, inscription au cas-verbal de délinquant sexuel.
Des affaires antérieures montrent cependant que la possession d’objets analogues a été retenue comme circonstance aggravante.
Un signalement des plateformes et une responsabilité accrue
Les plateformes de e-commerce sont désormais placées sous haute surveillance.
Les autorités ont rappelé que si la vente se répétait, des mesures d’interdiction d’accès au marché français pourraient être envisagées.
Enjeux sociétaux et d’enquête
Le signalement de ces poupées met en lumière un risque plus large : la banalisation d’objets à caractère sexuel ciblant les enfants.
Une étude de l’Association La Voix de l’Enfant rappelle que « ces objets banalisent les violences sexuelles faites aux enfants ».
Dans certaines affaires criminelles, comme celle de Joël Le Scouarnec, médecin condamné pour des dizaines d’agressions sexuelles, des dizaines de poupées similaires avaient été découvertes lors de perquisitions.
Acheter une poupée à l’apparence d’un enfant ne relève pas alors de la simple transgression administrative : cela s’inscrit dans un cadre pénal sérieux.
Ainsi, les acheteurs sont exposés à des poursuites pour détention d’objet à caractère pornographique mettant en scène un mineur. Les plateformes et législateurs surveillent désormais de près chaque étape : fabrication, diffusion, détention.
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