Les enfants réclament des journées scolaires plus courtes mais tiennent à leurs vacances

Vingt jeunes âgés de douze à dix-sept ans ont participé à une réflexion nationale sur les rythmes scolaires. Leur message est clair. Ils veulent des journées moins longues, plus équilibrées et plus adaptées à leur réalité. 

Cependant, ils refusent de sacrifier leurs vacances. Leurs propositions nourriront le rapport final attendu le vingt trois novembre.

Des journées jugées trop longues et trop denses

Les jeunes réunis au Conseil économique social et environnemental ont décrit leur quotidien comme épuisant. Sofiane, quatorze ans, résume l’ambiance. Selon lui, il y a trop de cours, trop de devoirs et trop de pression sur l’orientation. Pour beaucoup, la journée scolaire actuelle n’est plus tenable.

Après six jours de débats, le panel a imaginé une journée plus humaine. Les cours commenceraient à neuf heures et se termineraient à quinze heures trente. 

Les matinées seraient réservées aux matières du tronc commun. Les après-midis serviraient à des apprentissages pratiques, artistiques ou culturels.

Apprendre autrement et mieux

Selon Colombe, seize ans, commencer les cours plus tard aiderait les adolescents à mieux réussir. Elle rappelle que les spécialistes de la chronobiologie recommandent aussi de décaler les horaires car les jeunes ne sont pas pleinement éveillés à huit heures.

Le groupe propose donc une nouvelle matière. Elle porterait le nom d’éducation morale civique et pratique. Cette discipline aiderait les élèves à apprendre à bricoler, jardiner, cuisiner, remplir un formulaire administratif ou encore coudre. 

Caleb, douze ans, insiste sur l’intérêt de cette approche. Selon lui, cela favorise aussi l’égalité entre les filles et les garçons.

Pour renforcer la concentration, chaque cours durerait quarante cinq minutes. Les élèves bénéficieraient ensuite de cinq minutes de pause pour souffler avant de reprendre.

Moins de devoirs et un nouveau cours sur le numérique

Le panel souhaite aussi alléger les devoirs. Pour réduire la charge à la maison, ils aimeraient les réaliser dans l’établissement. Ils demandent également la création d’un cours de médias numériques et informatiques. 

L’objectif serait d’alerter sur les dangers du temps d’écran et de prévenir les risques liés aux usages excessifs.

Vacances scolaires, un sujet qui divise

Le seul point de désaccord entre les vingt jeunes concerne la durée des vacances. Sofiane explique que certains veulent conserver le calendrier actuel. 

D’autres préfèrent réduire les grandes vacances. D’autres encore proposent de modifier seulement les petites vacances.

Les jeunes du Sud craignent la chaleur extrême de juillet. Ceux dont les parents sont séparés ont peur de perdre du temps de présence avec l’un ou l’autre parent. Ces arguments ont empêché tout accord.

Des adultes tout aussi divisés

La situation n’est pas différente chez les cent quarante adultes de la convention citoyenne. Eux aussi travaillent sur une transformation de la journée scolaire. 

Ils envisagent également un découpage entre matinées théoriques et après midis pratiques. Pourtant, ils bloquent sur les vacances comme les jeunes.

Selon Kenza Occansey, vice président du CESE chargé de la participation citoyenne, cela montre que certains sujets ne produisent jamais de consensus. Il estime que c’est justement la fonction d’une convention citoyenne de faire émerger ces tensions.

Le rapport des jeunes met en lumière une attente forte. Ils veulent des journées plus courtes, mieux rythmées et plus proches de leur réalité. Ils défendent pourtant leurs vacances avec une énergie remarquable. 

Le gouvernement recevra les conclusions complètes le vingt-trois novembre. Reste à savoir si leurs voix seront entendues.

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