Amandine a 36 ans. Elle vit une situation qu’elle n’imaginait pas possible. Sa demande de garde en crèche a été rejetée. En cause, le nourrisson présenté n’est pas un véritable bébé, mais un bébé reborn.
Ce refus l’a profondément choquée. Pourtant, pour les professionnels de la petite enfance, la question ne fait guère débat. Face à la multiplication de ces demandes, le sujet s’impose désormais dans le débat public.
Un refus qui bouleverse une mère attachée à son bébé reborn
Amandine s’est adressée à sa mairie avec l’espoir d’obtenir une place en crèche. Elle y voyait une continuité logique de son quotidien. Cependant, la réponse a été négative. La structure a refusé d’accueillir son bébé reborn.
Pour cette femme, l’incompréhension domine. Elle explique ressentir un lien fort avec ce bébé hyperréaliste. Elle vit cette décision comme une mise à l’écart et une remise en cause de sa souffrance personnelle. Ce refus administratif a donc pris, pour elle, une dimension intime.
Les bébés reborn sortent du cadre privé
Longtemps, les bébés reborn sont restés dans la sphère domestique. Ils étaient exposés chez des collectionneurs ou utilisés à des fins artistiques. Aujourd’hui, ils apparaissent dans des lieux inattendus. Certains les emmènent chez le pédiatre. D’autres tentent de les faire garder en crèche.
Leur réalisme trouble. Leur poids, leur texture et leurs traits imitent parfaitement ceux d’un nourrisson. Pourtant, malgré cette ressemblance, ils restent des objets. Et c’est précisément là que se situe la limite pour les institutions.
Pourquoi les crèches disent non ?
Les professionnels de la petite enfance se montrent très clairs. Une crèche est conçue pour accueillir des enfants bien réels. Elle repose sur des interactions humaines, des besoins physiologiques et un accompagnement du développement.

Introduire un bébé reborn pose plusieurs problèmes. D’abord, cela brouille les repères des jeunes enfants. Beaucoup n’ont pas encore la capacité de distinguer le réel de l’imitation. Ensuite, cela remet en cause le sens même du projet éducatif collectif.
À ce jour, aucun cadre réglementaire n’autorise l’accueil d’un objet, aussi réaliste soit il, dans une structure dédiée aux tout petits.
Le point de vue du corps médical
Les pédiatres rencontrent aussi ce phénomène. Certains parents ou propriétaires de bébés reborn se présentent à des consultations médicales avec ces poupées. Les médecins éprouvent souvent un malaise face à ces situations.
Ils rappellent que le cabinet médical répond à des besoins de santé concrets. Toutefois, ils reconnaissent également la nécessité de faire preuve de tact. Derrière ces demandes, il existe souvent une fragilité émotionnelle.
Un attachement émotionnel reconnu par les spécialistes
Des spécialistes de l’enfance et des responsables institutionnels soulignent que les bébés reborn peuvent jouer un rôle apaisant. Ils apportent parfois un réconfort à des personnes ayant vécu un deuil, une infertilité ou une grande solitude.
À domicile, cet usage ne pose pas de difficulté. Il peut même s’inscrire dans un processus thérapeutique. En revanche, dès lors qu’il s’étend à l’espace public ou aux structures collectives, les limites doivent être posées clairement.
L’histoire d’Amandine illustre un phénomène encore marginal mais de plus en plus visible. Les bébés reborn répondent à un besoin émotionnel réel chez certaines personnes. Toutefois, les crèches et les structures médicales ne peuvent s’adapter à ces demandes sans remettre en cause leur mission première.
Entre empathie et cadre collectif, la frontière reste nette. Le bébé reborn trouve sa place dans la sphère privée. La crèche, elle, demeure réservée aux enfants bien vivants.
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