Anne-Claire Coudray raconte les coulisses de son reportage en Russie

Invitée sur le plateau de Quotidien, Anne Claire Coudray est revenue sur son récent reportage réalisé en Russie pour le journal télévisé de TF1. 

Un travail mené dans un cadre très encadré, marqué par la surveillance et de nombreuses autorisations. La journaliste partage un témoignage rare sur les réalités du terrain.

Un reportage long format préparé en amont

Anne Claire Coudray s’est rendue en Russie pour réaliser un reportage de vingt cinq minutes consacré à la perception de la guerre en Ukraine par la population russe. Elle s’y est rendue avec son équipe après avoir demandé un visa plusieurs mois plus tôt.

L’autorisation est arrivée à la fin du mois d’octobre, ce qui l’a surprise. En effet, la journaliste avait déjà couvert le conflit côté ukrainien par le passé.

Durant son séjour, elle a visité trois villes, dont Moscou. L’objectif était clair. Donner la parole aux habitants et recueillir leurs témoignages directs.

Une liberté de mouvement très relative

Sur place, la journaliste savait que son travail ne se ferait pas en toute indépendance. Elle explique avoir été suivie presque en permanence.

Impossible de circuler librement ou de filmer sans accord officiel. Cependant, elle précise ne pas avoir été empêchée d’aller à la rencontre des passants dans la rue.

En revanche, certaines demandes d’interviews plus sensibles n’ont pas abouti. Des personnalités proches du pouvoir, initialement annoncées comme disponibles, se sont finalement rétractées sans explication claire.

Une surveillance constante sur le terrain selon Anne Claire Coudray

À Volgograd notamment, la surveillance s’est montrée particulièrement visible. Anne Claire Coudray raconte avoir été suivie du début à la fin de ses déplacements par une délégation officielle. Elle rappelle que l’accès à certaines villes reste impossible sans autorisation locale.

Face à cette situation, la journaliste est restée prudente. Elle tenait à protéger son équipe, ainsi que les personnes locales qui l’accompagnaient, notamment sa fixeuse.

Des témoignages sincères mais fortement influencés

Malgré ces contraintes, Anne Claire Coudray estime que les personnes interrogées se sont montrées sincères. Toutefois, elle reconnaît que leur liberté de parole restait limitée. Selon elle, le soutien affiché à Vladimir Poutine et à la guerre s’explique en grande partie par la répression et l’absence de médias indépendants.

Elle confie avoir été marquée par l’adhésion d’une grande partie de la population au discours officiel. Un constat qu’elle relie directement au poids de la propagande et au contrôle de l’information.

Ce reportage en Russie offre un éclairage précieux sur les conditions d’exercice du journalisme dans un pays sous forte surveillance politique. 

À travers le récit d’Anne Claire Coudray, on comprend mieux les limites imposées aux reporters étrangers, mais aussi la complexité d’un terrain où la parole existe, sans être totalement libre.

LIRE AUSSI : Pierre Arditi raconte son ancien coup de colère contre le Front national

LIRE AUSSI : Pierre Arditi soutient Alain Souchon dans la controverse avec le Rassemblement national