Chaque année, certaines phrases politiques marquent davantage que les programmes. Par leur ironie, leur maladresse ou leur sens de la formule, elles font sourire et parfois grincer des dents.
En 2025, le prix de l’Humour politique distingue une nouvelle fois des responsables publics pour leurs déclarations les plus marquantes. Volontaires ou non, ces sorties ont retenu l’attention du jury.
Un prix qui célèbre les phrases politiques marquantes
Créé par le Press Club, le prix Humour et Politique récompense depuis plus de vingt ans les déclarations jugées les plus drôles de l’année. Le jury ne distingue pas uniquement l’humour intentionnel. Bien au contraire. Les formules involontaires y occupent une place centrale.
Pour cette vingt-troisième édition, neuf personnalités issues de sensibilités politiques diverses ont été primées.
Claude Malhuret remporte le Grand Prix 2025
Le Grand Prix revient cette année au sénateur de l’Allier, Claude Malhuret, membre du parti Horizons. Son sens de la formule a marqué les esprits. Deux déclarations ont particulièrement pesé dans la décision du jury.
D’une part, une charge sévère contre l’extrême gauche. D’autre part, une comparaison entre le budget de l’État et le montage d’un meuble Ikéa. Ces phrases, à la fois mordantes et accessibles, lui ont valu la distinction principale.
Jordan Bardella sacré révélation comique
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, reçoit le prix de la révélation comique. Le jury a retenu une phrase visant la droite traditionnelle.
Il y évoquait le nombre de départs internes au parti Les Républicains sous la direction de Bruno Retailleau. Cette sortie, très relayée, a illustré l’efficacité d’une pique politique concise.
Rachida Dati distinguée pour son sens de l’image
La ministre de la Culture, Rachida Dati, décroche le prix de l’Arc de Triomphe. Elle s’est illustrée par une métaphore animalière sur la diversité des profils au sein d’une équipe politique.
Si l’image a surpris, elle a surtout marqué par sa vivacité et sa dimension visuelle. Le jury a souligné l’originalité de cette comparaison.
L’humour involontaire aussi récompensé
Le palmarès ne se limite pas aux traits d’esprit assumés. L’ancienne Première ministre Élisabeth Borne est distinguée pour une déclaration sur le rôle des ministres et leur expertise. Une phrase perçue comme décalée a contribué à son classement.
De son côté, le député Sébastien Delogu a été remarqué pour une affirmation jugée paradoxale sur le logement social. Ces propos illustrent parfaitement l’esprit du prix.
Un reflet du climat politique actuel
Au-delà des sourires, ce palmarès donne aussi un aperçu du débat public. Il révèle des tensions, des styles de communication et des stratégies médiatiques. L’humour devient alors un outil politique à part entière. Parfois maîtrisé. Parfois subi.
Le prix de l’Humour politique 2025 montre que les mots comptent autant que les idées. Une phrase peut dépasser son auteur et entrer durablement dans le débat public.
Qu’elle amuse ou qu’elle surprenne, elle rappelle que la politique reste profondément humaine. Et parfois involontairement drôle.
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