Face à la colère des agriculteurs, Emmanuel Macron demande un report de l’accord UE-Mercosur

La contestation agricole s’intensifie en France. Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron choisit d’agir sur un dossier sensible. Il demande à la Commission européenne de reporter l’examen de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. 

Le chef de l’Etat estime que les garanties actuelles ne protègent pas suffisamment les agriculteurs français.

Une demande de report adressée à Bruxelles

Emmanuel Macron a sollicité directement la présidente de la Commission européenne. Il considère que les exigences françaises restent insatisfaites. 

Selon l’exécutif, les mécanismes proposés ne garantissent pas une protection effective des filières agricoles. Le président souhaite donc un report afin de poursuivre les négociations.

Cette prise de position intervient alors que la colère du monde agricole gagne du terrain. Les producteurs dénoncent une concurrence jugée déloyale. Ils craignent une fragilisation durable de leurs revenus.

La position ferme du gouvernement français par rapport à l’accord UE-Mercosur

Avant l’intervention du chef de l’Etat, Matignon avait déjà fait connaître la position française. Le gouvernement demande le report des échéances prévues pour la signature de l’accord. Il juge que les conditions politiques et économiques ne permettent pas un vote serein des Etats membres.

Selon Matignon, la France souhaite poursuivre le travail avec ses partenaires européens. L’objectif reste clair. Obtenir des garanties solides pour l’agriculture européenne et française.

Un calendrier européen sous tension

La Commission européenne prévoit de signer l’accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay lors d’un sommet organisé au Brésil. Avant cela, elle doit obtenir l’accord des Etats membres de l’Union européenne.

Toutefois Paris estime que le calendrier actuel ne tient pas compte des inquiétudes agricoles. Dans ce contexte, un vote rapide apparaît peu probable. La France plaide donc pour un décalage afin de rouvrir les discussions.

Les inquiétudes persistantes des agriculteurs

Les agriculteurs français s’opposent massivement à cet accord. Ils redoutent une arrivée accrue de produits agricoles importés à bas coûts. Ils pointent aussi des normes environnementales et sanitaires moins strictes dans les pays concernés.

Pour répondre à ces craintes la France réclame des clauses de sauvegarde. Elle demande également des mesures miroir. Ces dispositifs imposeraient aux produits importés le respect des mêmes règles que celles appliquées aux producteurs européens.

Les garanties avancées par la Commission européenne

La Commission a proposé un suivi renforcé de plusieurs produits sensibles. La viande bovine, la volaille, le riz, le miel, les œufs, l’ail, l’éthanol et le sucre figurent parmi les secteurs concernés. Bruxelles promet une intervention rapide en cas de perturbation du marché.

Malgré ces annonces, les agriculteurs restent sceptiques. Ils estiment que ces engagements manquent de force contraignante.

Un accord aux enjeux économiques majeurs

Si l’accord voit le jour, il créerait un vaste espace commercial de plus de sept cents millions d’habitants. Les défenseurs du texte y voient une opportunité économique majeure. À l’inverse, ses opposants craignent un déséquilibre au détriment de l’agriculture européenne.

Le débat dépasse donc la seule question commerciale. Il touche au modèle agricole, à la souveraineté alimentaire et à la transition environnementale.

Face à la pression des agriculteurs, Emmanuel Macron choisit de temporiser. En demandant un report de l’examen de l’accord UE-Mercosur, il cherche à obtenir des garanties renforcées. 

La France entend peser dans les discussions européennes afin de défendre ses filières agricoles. Le dossier reste ouvert et les négociations s’annoncent décisives.

LIRE AUSSIAnne Hidalgo ne dirigera pas le Haut Commissariat aux réfugiés

LIRE AUSSIAymeric Caron propose une semaine de travail de 15 heures et un congé parental de cinq ans