Les Français prêts à élire un président LGBT en 2027 ? Gabriel Attal y croit

À l’aube de l’élection présidentielle de 2027, la question se pose : la France est-elle prête à voter pour un chef d’État ouvertement LGBT ? Gabriel Attal, ex-Premier ministre et figure politique visible, s’est déclaré optimiste dans un nouveau documentaire intitulé Homos en politique, le dire ou pas. Il affirme haut et fort que l’homosexualité ne devrait pas constituer un obstacle dans la vie politique, et estime que les mentalités françaises ont significativement évolué. 

Cet article examine le contexte, les données d’opinion et les défis qui restent à relever.

Attal, figure politique visible et audacieuse

Gabriel Attal, désormais secrétaire général du parti Renaissance, est ouvertement homosexuel et n’a jamais caché cette réalité dans sa vie publique. Lorsqu’il rappelle que « être Français en 2024, c’est pouvoir être Premier ministre en étant ouvertement homosexuel », il marque une étape symbolique forte dans la visibilité LGBT en politique. Il affirme ne pas percevoir son orientation comme un frein : « Je pense que c’est possible (d’être candidat LGBT) », déclare-t-il dans le documentaire.

Cette affirmation de transparence contraste avec le parcours de nombreux élus LGBT du passé, qui ont souvent caché leur orientation pour des raisons politiques ou personnelles. Pour Attal, l’important est de revendiquer son identité tout en assumant ses responsabilités publiques.

Un ancrage dans l’évolution de l’opinion publique

Chiffres d’acceptation et évolution

Une enquête menée par l’Ifop pour Le Regard des Français sur la visibilité de l’homosexualité en politique montre que seulement 20 % des Français trouvent choquante l’idée qu’un président soit homosexuel, un taux en nette baisse par rapport à des décennies antérieures. De plus, 35 % des personnes interrogées déclarent qu’elles se sentiraient gênées de voter pour un candidat ouvertement homosexuel en 2027 — une proportion stable par rapport à d’autres élections.

D’autres sondages compilés dans des médias politiques mentionnent que 78 % des Français ne seraient “pas du tout ou peu gênés” de voter pour un candidat LGBT.

Résistances persistantes

Malgré cette progression, des poches de résistance demeurent, notamment parmi les générations plus âgées et les électorats plus conservateurs. L’enquête révèle que la gêne ou le rejet de la visibilité homosexuelle restent plus fréquents dans certaines catégories socioculturelles ou religieuses.

Enfin, une partie de l’opinion indique qu’elle “ne prend que peu en compte” l’orientation sexuelle d’un candidat dans son vote — ce qui signale une évolution vers une décision centrée sur les idées plutôt que sur l’identité.

Obstacles et défis à surmonter

Le poids des préjugés et de l’homophobie

Les personnalités LGBT restent particulièrement vulnérables aux attaques homophobes. Attal lui-même a déjà fait face à des propos injurieux, des moqueries ou des rumeurs, sans toujours pouvoir réagir publiquement. La visibilité politique comporte donc un risque personnel que tous ne peuvent assumer.

Le défi de la normalisation

Même si l’acceptation croît, “normaliser” l’homosexualité dans un contexte aussi visible que la présidentielle impose de dépasser le tabou, l’ironie ou les doutes. Il faudra que le débat public évolue pour qu’un candidat LGBT soit jugé selon ses propositions, et non selon son orientation.

Le rôle des partis et des médias

Pour qu’un candidat LGBT soit élu, les partis politiques devront accepter une offre politique transparente, sans stigmatisation. Les médias ont un rôle crucial : ils peuvent relayer le débat de façon neutre ou au contraire propager les clichés. Le documentaire d’Attal, en choisissant de faire de l’identité une question assumée, est un jalon dans cette bataille de la représentation.

Gabriel Attal mise sur le progrès des mentalités pour envisager la possibilité d’un président ouvertement LGBT en 2027. Les sondages montrent que l’acceptation s’élargit, mais que des réserves persistent.

Le chemin vers cette élection ne sera pas facile : il faudra conjuguer courage personnel, soutien institutionnel et maturité collective. Si cette ambition se réalise, elle marquerait une étape historique dans l’histoire politique et sociale de la France.

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