Bien qu’il soit « monté comme Mickey Mouse », Ant Smith ne se cache pas, ne s’excuse pas et ne se recroqueville pas de honte. Au contraire, il affiche fièrement son « petit bijou de 2,5 cm » et remet en question les stéréotypes dépassés selon lesquels le pénis d’un homme définit sa masculinité.
En 2015, après une vie marquée par les moqueries et une faible estime de soi, Ant Smith a brisé le silence avec « Shorty », un poème audacieux et drôle qui est devenu viral grâce à son honnêteté sans concession.
« Ma petite merveille de 2,5 cm / Elle peut grossir jusqu’à quatre fois… Je suis monté comme Mickey Mouse / Je suis heureux de l’admettre aujourd’hui. Car la plus grande souffrance réside / Dans la propagation des mythes », écrit l’homme de 58 ans dans un poème qui affirme que la masculinité ne se mesure pas en centimètres. « Selon Internet / Les vrais hommes ont des p*nis énormes / Et tu es presque inutile / Si tu es « seulement » dans la moyenne ».
Honte liée à la taille
Smith, auteur de « The Small Penis Bible », a admis que son pénis mesurait 10 cm en érection et entre 2,5 et 5 cm au repos, soit moins que la moyenne mondiale de 8,7 cm au repos et 13,9 cm en érection, selon une étude réalisée en 2023 par Men’s Health.
Le programmeur informatique basé au Royaume-Uni ne rentre pas dans la définition d’un micropénis, qui mesure moins de 7 cm en érection.
Mais en grandissant, il était constamment moqué et hanté par une remarque anodine faite par un ami lors d’une bagarre amicale : « Il n’y en a pas beaucoup, n’est-ce pas ? »
« On se moquait de moi à l’école et cela m’a rendu tellement complexé que je n’ai pas eu de relations sexuelles avant l’âge de 21 ans. J’aurais été gêné si le préservatif avait glissé, car mon pénis était trop petit pour le maintenir en place », a-t-il déclaré dans l’émission This Morning sur ITV, ajoutant qu’il évitait les vestiaires et redoutait les relations intimes. « Quand j’ai grandi, on considérait qu’une taille de 15 à 18 cm était normale. On devient anxieux quand on se met cette taille en tête ».
Le paradoxe du pénis
En matière de taille du pénis, beaucoup d’hommes sont à la recherche silencieuse (et parfois pas si silencieuse) d’un plus. C’est comme si la virilité était mesurée à l’aide d’un mètre intégré et que le droit de se vanter était attribué au centimètre près.
Mais les recherches révèlent que cette obsession n’est pas liée au sexe ou à la satisfaction des femmes – c’est l’ego déguisé en boxer.
Une étude publiée dans la Bibliothèque nationale de médecine rapporte que 85 % des femmes étaient satisfaites de la taille du pénis de leur partenaire, tandis que 45 % des hommes déclaraient ne pas se sentir à la hauteur.
« Il semble donc que les hommes aient tendance à sous-estimer leurs dimensions et qu’ils s’intéressent davantage à leur taille que les femmes. »
L’étude suggère également que « les patients ayant l’impression d’avoir un petit pénis peuvent se sentir anxieux, moins capables de maintenir une érection, ce qui a un impact sur la fréquence des rapports sexuels et les éjaculations ».
« Dégoût de soi »
Au sujet de sa relation avec sa femme Christine, Smith explique que « son dégoût de lui-même créait un fossé ».
« Je me demandais : « Comment cette femme peut-elle vraiment m’aimer ? » Si vous vous posez ce genre de questions dans une relation amoureuse, ce n’est pas sain », a-t-il déclaré à BBC.
Après des années de dégoût de soi, Smith s’est finalement confié à sa femme, avec qui il est marié depuis près de 30 ans, lui faisant part de ses insécurités.
« D’une manière ou d’une autre, la taille de votre pénis est devenue liée à votre degré de « virilité », ce qui est absurde », a-t-il déclaré dans l’émission This Morning diffusée sur ITV. « Ma femme m’a assuré que ma taille n’avait aucune importance. »
Son soutien, ainsi que celui de ses amis proches, a aidé cet homme à accepter sa vulnérabilité.
« Ils m’ont vraiment beaucoup soutenu, comme le font généralement les personnes bienveillantes de votre entourage lorsque vous leur parlez de vos vulnérabilités. Et, bien sûr, vous découvrirez qu’il y a d’autres personnes très proches de vous qui ont exactement les mêmes vulnérabilités, dont vous n’aviez jamais soupçonné l’existence », a-t-il confié dans une interview accordée à la BBC.
Vivre avec « petit zizi »
Il a ensuite rendu public son poème viral « Shorty », une confession qui a suscité l’intérêt des hommes du monde entier.
« J’ai reçu des courriels de personnes me disant que je les avais aidées à sortir d’une dépression », a déclaré Smith à la BBC à propos du poème qu’il a écrit un an avant « The Small Penis Bible », un manuel d’adaptation destiné aux hommes vivant avec un « petit pénis » dans une « société obsédée par les gros pénis ».
« Je voulais que quelque chose de positif apparaisse dans les résultats de recherche lorsque les gens cherchent de l’aide sur ces questions », a déclaré Smith à propos des hommes qui se comparent constamment à des appendices surhumains sur Internet.
« J’ai passé des années à penser que j’étais le seul à avoir ce problème », a-t-il déclaré dans l’émission This Morning. « En gardant le silence, je ne permettais à personne d’autre ayant le même problème de réaliser qu’on n’est jamais vraiment seul ».
Smith nous rappelle avec force qu’être un homme n’est pas une question de centimètres, mais plutôt de confiance, de caractère et d’assumer son histoire, quelle que soit sa taille.
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