Un jeune lycéen de 17 ans, Sacha, a été violemment pris à partie le 27 octobre près d’un arrêt de bus à Pantin (Seine-Saint-Denis) alors qu’il portait une kippa.
Le vol avec violence dont il a été victime, accompagné d’insultes à caractère antisémite, a entraîné l’ouverture d’une enquête. L’audience prévue s’est trouvée reportée en raison d’un mouvement au sein du barreau de Bobigny.
Les faits racontés par la victime
Sacha (le prénom a été modifié) sort du lycée juif orthodoxe Schné-Or à Aubervilliers aux alentours de 17 h 30. Montant dans un bus bondé, il constate que trois individus s’adressent à des passagers également portant la kippa en scandant « Free Palestine », « Allah Akbar ».
Ces hommes descendront aux Quatre-Chemins (Aubervilliers/Pantin), où Sacha est rejoint, insulté (« Chien de Juif », « Sale Juif ») et agressé : « Ils ont arraché ma kippa », rapporte-t-il. Il obtient 10 jours d’ITT pour traumatismes psychologique et physique.
Le profil des mis en cause et la dimension antisémite
Deux jeunes hommes de 24 ans, sans papiers, de nationalité algérienne et vendeurs de cigarettes à la sauvette, sont mis en examen pour vol avec violence à caractère antisémite, placés en détention provisoire.
Lors de l’agression, ils mimèrent des gestes d’égorgement ou de tirs d’arme à feu dirigés vers la victime. Le parquet a retenu le caractère antisémite des faits, ce qui aggrave la qualification.
Le report d’audience et le contexte judiciaire
L’audience initialement prévue au tribunal de Bobigny a été renvoyée au 9 décembre suite à la suspension de la permanence pénale par les avocats du barreau de Bobigny, réclamant des améliorations sur les conditions de détention des personnes mises en cause.
Dans l’attente, la famille de Sacha reste sous le choc et interroge la capacité de protection de la justice et des institutions.
Une agression sur un trajet du quotidien
Pour Sacha et sa famille, il ne s’agissait pas d’un événement exceptionnel mais d’un trajet quotidien.
L’avocat de la victime a rappelé que ce jeune garçon « avait été agressé sur son trajet du quotidien ».
Depuis, il affirme qu’il dissimule sa kippa sous une casquette ou dans sa poche. « Ça fait mal de disparaître pour exister », confie-t-il.
Enjeux sociétaux : antisémitisme, sécurité et intégration
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large d’agressions à caractère antisémite en France, où le port de signes religieux distinctifs comme la kippa est devenu un marqueur de vulnérabilité.
Elle pose la question de la sécurité des jeunes, de la prévention des violences dans les transports et de la prise en charge par les pouvoirs publics.
L’agression de Sacha met en lumière les violences antisémites qui continuent de frapper des jeunes en France. Au-delà de l’individu, c’est l’ensemble des dispositifs de protection, judiciaire et social, qui est interpellé.
L’audience à venir devra apporter des réponses concrètes et rapides pour restaurer un sentiment de sécurité.
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