Sarah Knafo, eurodéputée et ancienne auditrice à la Cour des comptes, fait face à un examen déontologique. Elle a été convoquée après des propos publics très critiques envers un haut fonctionnaire pressenti à la tête de l’institution.
Cette affaire pose la question des limites entre engagement politique et devoir de neutralité des hauts fonctionnaires.
Le contexte : une nomination contestée
La polémique porte sur la possible nomination de Rémy Rioux, actuel patron de Agence française de développement (AFD), à la présidence de la Cour des comptes. Plusieurs médias évoquent ce scénario depuis début décembre 2025.
Rémy Rioux est décrit comme un haut fonctionnaire proche de la gauche. Certains s’interrogent sur l’indépendance de la Cour si sa nomination venait à se confirmer.
Les propos de Sarah Knafo et la convocation
Le 3 décembre 2025, Sarah Knafo publie un message sur X (ex-Twitter). Elle écrit qu’à l’époque où elle servait à la Cour des comptes, elle sait ce qu’impliquerait la nomination de Rémy Rioux. Elle ajoute que cette nomination transformerait l’institution en « complice », plutôt qu’en contre-pouvoir. Sarah Knafo évoque aussi un endettement important de l’AFD, sous sa direction.
Ce message a entraîné sa convocation devant le comité de déontologie de la Cour. Le but : examiner si ses propos sont compatibles avec le code de déontologie des magistrats financiers, qui interdit, notamment, de critiquer publiquement l’institution en se prévalant de son statut.
Selon un porte-parole de la Cour, si le message avait été publié uniquement comme eurodéputée, il n’y aurait pas eu de problème. Mais le fait qu’elle y apparaisse comme ancienne auditrice pose question.
Parcours de Sarah Knafo : ses fonctions à la Cour
Sarah Knafo a rejoint la Cour des comptes en 2020 en tant qu’auditrice de première classe. Elle a ensuite été mise en disponibilité en 2024, lorsqu’elle est devenue députée européenne.
Sa double casquette, magistrate en disponibilité et élue politique, suscite régulièrement des interrogations sur la frontière entre engagement public et neutralité institutionnelle.
L’enjeu : neutralité de l’institution ou liberté d’expression ?
L’affaire interroge sur un sujet délicat. D’un côté, il y a la nécessité de préserver l’indépendance et l’impartialité des institutions financières. De l’autre, il y a le droit à la liberté d’expression, même pour d’anciens fonctionnaires.
Certains estiment que convoquer Sarah Knafo représente une atteinte à sa liberté d’opinion. D’autres jugent qu’un ancien auditeur ne doit pas remettre publiquement en cause la crédibilité de l’institution.
Le comité de déontologie devra trancher. Il doit rendre un avis, mais il est peu probable qu’une sanction forte soit envisagée dans ce contexte. Plusieurs sources évoquent un simple rappel à la règle.
Rémy Rioux : un profil scruté
Pour bien comprendre la polémique, il faut connaître le profil de Rémy Rioux. Âgé de 56 ans, il est ancien élève de l’ENA, passé par des fonctions importantes à l’État, et dirige depuis plusieurs années l’AFD.
La perspective de voir un tel homme arriver à la tête de la Cour des comptes suscite des réactions contrastées. Certains y voient une continuité technocratique, d’autres une compromission possible du rôle de contrôle.
Pourquoi cette affaire prend de l’ampleur
Cette convocation intervient dans un contexte de forte tension politique. Sarah Knafo s’impose progressivement comme une figure majeure de l’extrême droite, à la fois au Parlement européen et dans le débat public.
Son affaire illustre les doutes sur la capacité de certaines institutions à rester indépendantes face aux pressions politiques.
La convocation de Sarah Knafo par le comité de déontologie de la Cour des comptes pose une question centrale : jusqu’où un ancien membre d’une institution peut-il critiquer publiquement cette institution sans remettre en cause sa neutralité ?
Le cas souligne le fragile équilibre entre liberté d’expression et responsabilité institutionnelle. Quel que soit l’avis rendu, cette affaire pourrait redéfinir les limites entre vie politique, médias et institutions publiques.
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