De nombreuses femmes témoignent expérimenter des situations gênantes, intimidantes ou même agressives au sein des salles de sport. En réponse, un nombre croissant d’établissements proposent des espaces ou des clubs entièrement réservés aux femmes.
Que révèlent ces transformations ? Quels chiffres et quelles études confirment le malaise ? Et quelles sont les pistes pour un changement plus global ?
Un climat d’insécurité dans les salles de sport
Une étude publiée en octobre 2025 montre que 58 % des femmes déclare ne pas se sentir en sécurité dans une salle de sport.
Leurs témoignages convergent : regards insistants, remarques infantilisantes (« tu es forte pour une fille »), drague non sollicitée et intrusions dans l’espace d’entraînement. 40 % des sondées signalent des propos condescendants, et jusqu’à 64 % évoquent des comportements intrusifs (regards prolongés, suivant, prises de photos).
Ce malaise trouve un écho dans les stratégies d’évitement : certaines femmes modifient leurs tenues, évitent certaines zones de la salle, ou choisissent les heures creuses.
L’émergence des espaces réservés aux femmes
En réaction à cette insécurité ressentie, des installations « only ladies » se développent. Certaines salles classiquement mixtes mettent en place un espace dédié 100 % féminin, avec matériel de musculation, cardio, poids libres, dans un décor et une ambiance conçus pour les femmes.
D’autres établissements sont entièrement réservés aux femmes. Elles y trouvent un sentiment de tranquillité, de confort, et la liberté de s’entraîner en choisissant leurs tenues sans se sentir jugées.
Toutefois, ces initiatives suscitent aussi des critiques. Certains y voient un isolement ou une forme de « non-mixité » critiquable. Mais pour beaucoup de femmes, c’est une solution concrète face à un environnement persistant de malaise.
Les effets sur la pratique du sport et la santé
Le fait de se sentir mal à l’aise ou menacée dans une salle de sport a des conséquences sur la pratique des femmes. Une étude publiée sur Futura-Sciences souligne que pour certaines, la salle devient un lieu évité ou abandonné, ce qui peut renforcer la sédentarité et ses effets sur la santé.
Créer des espaces sécurisés et accueillants est donc non seulement une question de confort, mais un enjeu de santé publique.
Enjeux culturels et sociétaux
Le malaise des femmes en salle de sport n’est pas isolé : il s’inscrit dans un contexte plus large de sexisme, de comportements intrusifs et de « boys-club » encore présents dans de nombreux environnements.
Des mouvements comme #gymweirdos, où les femmes utilisent les réseaux sociaux pour dénoncer les comportements inappropriés en salle montrent que ces expériences sont partagées et documentées.
Ainsi, le développement d’espaces réservés aux femmes apparaît comme une réponse tangible à un problème structurel, mais ne remplace pas un nécessaire changement culturel dans le sport et l’entraînement.
Les salles de sport « only ladies » ne sont pas juste une mode : elles traduisent une demande forte pour des lieux d’entraînement où les femmes peuvent se sentir respectées, sécurisées et libres de s’exercer.
Toutefois, ces solutions ne suffisent pas à elles seules à régler le malaise profond que vivent de nombreuses femmes dans les espaces sportifs. Pour aller plus loin, il faudra aussi repenser l’éducation, les comportements, la formation des encadrants et la mixité en tant que valeur partagée.
LIRE AUSSI : Litige Mbappé-PSG : La nouvelle offensive judiciaire du club face à la saisie de 55 millions d’euros