
Le procès de Dahbia Benkired s’ouvre ce 17 octobre 2025 devant la cour d’assises de Paris, après le meurtre brutal de Lola Daviet, 12 ans, survenu le 14 octobre 2022. Sa mère, Delphine Daviet, est venue témoigner avec un courage bouleversant, appelant à ce que justice soit faite, demandant néanmoins que rien d’autre que la perpétuité soit prononcé.
Ce moment dramatique met en lumière la souffrance d’une famille, l’horreur d’un crime et les enjeux d’un procès attendu.
Le témoignage déchirant d’une mère
Delphine Daviet s’est adressée à la cour les larmes aux yeux, après avoir lu une lettre évoquant sa fille : “Lola était une jeune fille joyeuse, sociale, aimante…”. Elle a rappelé les vendredis en famille, les “bisous” avant le départ de l’adolescente pour le collège, et comment tout s’est arrêté ce 14 octobre. La vie simple et aimante du foyer s’est effondrée. Elle a interrogé : « Pourquoi nous, pourquoi Lola ? », et tourné son accusation vers l’accusée : « Ne demandez pas autre chose que la perpétuité », a-t-elle tonné.
Dans la salle, des photos de Lola vivant ont été projetées. Pour la première fois, Dahbia Benkired a baissé les yeux. Face à cette image de la fille disparue, la mère a montré l’impact de la perte : « J’ai perdu ma Lola, mon mari, mon travail, mon logement… toute ma vie s’est effondrée », a-t-elle confié en tremblant.
Le déroulé des faits et les charges
Le 14 octobre 2022, Lola, collégienne vivant dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, quitte son établissement puis disparaît. Quelques heures plus tard, son corps est découvert dans une malle dans la cour de l’immeuble. Les investigations ont permis de charger Dahbia Benkired, aujourd’hui âgée de 27 ans, de « meurtre d’un mineur de moins de 15 ans », « viol commis sur mineur avec torture ou acte de barbarie ».
Les débats du procès mettent en lumière des actes d’une extrême violence, un motif encore flou et une personnalité complexe de l’accusée.
Au cours de l’audience, l’accusée a livré des propos glaçants : « J’avais trop de haine en moi, je voulais faire du mal à quelqu’un », a-t-elle déclaré. Les experts ont évoqué une “responsabilité pénale” maintenue malgré des troubles de la personnalité.
Les enjeux psychologiques et judiciaires
Les témoignages du procès révèlent des failles : l’accusée a modifié ses déclarations à plusieurs reprises, évoquant tour à tour un cauchemar, une vision, une vengeance ; des experts parlent d’« une personnalité à haut potentiel narcissique-psychopathique », mais sans trouble psychiatrique majeur éliminant la responsabilité.
Pour la famille de Lola, ce procès ne se limite pas à la peine encourue mais à la vérité sur ce crime, à la reconnaissance de la victime et à sa mémoire. Delphine Daviet a réaffirmé que « ce n’est pas nous les coupables, c’est cette chose, ce diable ».
Une peine demandée sans détours
Face à la cour, la mère a clairement exigé que l’accusée soit enfermée « toute sa vie ». Elle a appelé la justice à ne prononcer « rien d’autre que la perpétuité ». Elle a dressé le portrait d’une enfant « aimante, heureuse de vivre », d’une famille sans violences, qui ne méritait pas ce qui est arrivé.
Ce procès marque une étape essentielle pour la mémoire de Lola et pour la justice. Il confronte la douleur d’une mère, la cruauté d’un acte impensable, et la complexité d’un système pénal face à une affaire d’une extrême gravité.
Quelle que soit la sentence, cet épisode laisse une trace profonde : celle d’un appel à la protection des enfants, d’un cri d’alarme contre la violence et d’une mère qui ne renonce pas à ce que sa fille soit reconnue.
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