Dylan Thiry jugé pour abus de confiance : ce que révèle l’affaire

L’ancien candidat de télé-réalité devenu influenceur est au centre d’un dossier judiciaire qui a attiré l’attention des médias et des associations de victimes.

Mis en examen pour abus de confiance, il est notamment accusé d’avoir détourné plusieurs centaines de milliers d’euros récoltés via des cagnottes humanitaires destinées à soutenir des enfants à Madagascar.

Ce procès interroge à la fois sur la transparence des collectes en ligne, le rôle des influenceurs dans le domaine caritatif et l’encadrement légal des actions humanitaires.

Le contexte de l’association et des collectes

Au cours de l’année 2022, l’influenceur a créé une association dénommée « Pour nos enfants » (décembre 2021) destinée à financer des projets humanitaires, notamment à Madagascar.

Des cagnottes en ligne ont été lancées, notamment sur la plateforme CotizUp, qui ont atteint des montants se chiffrant à plus de 250 000 euros.

Des voyages à Madagascar ont été réalisés à deux reprises par Dylan Thiry dans ce cadre. 

Les griefs reprochés à l’influenceur

Les enquêteurs et plaignants lui reprochent notamment les éléments suivants :

  • Une association dissoute fin 2022 sans bilan financier publié, malgré des fonds importants récoltés.
  • Le versement d’une part des dons sur son compte personnel ou celui de proches, selon les investigations
  • L’achat de véhicules de luxe ou le financement d’un train de vie à Dubaï, alors que l’action humanitaire doit être prioritaire.
  • Des accusations plus graves liées à des propos ou éléments audio associés à des projets d’adoption ou « sauvetage d’enfants » à Madagascar, qui ont déclenché l’ouverture de signalements

L’audience, les enjeux juridiques et médiatiques

L’audience est prévue devant le tribunal correctionnel de Paris pour « abus de confiance ». Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.

En parallèle, ce dossier est devenu un symbole : il pointe du doigt la « zone grise » des influenceurs qui lancent des collectes ou des projets humanitaires, et l’absence perçue de contrôle ou de transparence suffisants. Le collectif AVI – Aide aux Victimes d’Influenceurs réclame une « sanction dissuasive »

Impacts sur la confiance, l’humanitaire et l’influence

Cette affaire suscite plusieurs réflexions :

  • Crise de confiance : nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur l’usage réel des sommes versées en ligne.
  • Encadrement des pratiques d’influenceurs : l’affaire pose la question du cadre légal lorsqu’un créateur de contenu lance des appels aux dons, via les réseaux sociaux, pour des causes qu’il pilote ou représente.
  • Responsabilité des donateurs et plateformes : quelle information devrait être fournie ? Quels contrôles exercer ?
  • Dimension éthique de l’humanitaire digitalisé : le biais « white savior » (sauveur blanc) a également été évoqué dans l’analyse médiatique de l’attitude de l’influenceur à Madagascar.

Le procès de Dylan Thiry marque un tournant dans la manière dont l’humanitaire, le numérique et l’influence se croisent.

Au-delà du sort personnel de l’influenceur jugé, c’est un signal envoyé à tous ceux qui mènent des collectes ou des projets prétendument caritatifs via les réseaux sociaux : la transparence, le suivi des fonds et la responsabilité seront désormais sous haute surveillance.

Un changement de paradigme, peut-être, dans l’univers de l’influence et de l’engagement.

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